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Epidemic Prevention/ Success Stories

Le Centre Nigérian de contrôle des maladies démontre sa capacité de contrôle des épidémies

Le pays le plus peuplé d’Afriqu répond à des dizaines d'épidémies mettant sa vie en danger

La variole du singe, la fièvre jaune, la méningite et la fièvre de Lassa – En moins de deux ans à la tête du Centre Nigérian pour le contrôle des maladies (NCDC), Dr Chikwe Ihekweazu a déjà dû faire face à des épidémies de toutes ces maladies.

Le travail du Dr Ihekweazu a été compliqué par le fait que les soins de santé au Nigéria sont sous-financés, beaucoup des 32 200 établissements de santé du pays sont mal équipés, près des trois quarts des 186 millions de Nigérians ne disposent pas d’assurance maladie et le pays a des frontières poreuses.

Le NCDC a été créé en 2011 pour renforcer la préparation et la capacité de réponse du Nigéria face aux épidémies grâce à la prévention, la détection et le contrôle des maladies transmissibles et non transmissibles.

Mais la nomination de Dr. Ihekweazu en tant que directeur général en août 2016 a marqué un tournant pour le NCDC. Il est reconnu pour avoir transformer le centre en une unité efficace de détection et de réponse aux maladies.

Dr. Ihekweazu a passé ses premiers mois à évaluer l’état de préparation du pays aux épidémies comme Ebola. «J’ai rencontré des responsables de la surveillance et de la notification des maladies dépourvus d’ordinateurs portables et des techniciens de laboratoire dépourvus de laboratoires», notait le Dr Ihekweazu quelques mois après sa nomination.

«Des agents de santé motivés et bien équipés en première ligne de notre travail de surveillance sont essentiels à nos efforts de contrôle des maladies. Un laboratoire de santé publique efficace est essentiel. Une gestion appropriée de la chaîne d’approvisionnement de nos fournitures médicales garantira que nous sommes toujours prêts à faire face à toute épidémie », déclarait-il.

Le Dr Ihekweazu a admis passer des nuits blanches à se poser la question suivante: «Si nous avions un autre cas d’Ebola au Nigeria, aurions-nous les infrastructures de laboratoire nécessaires pour poser rapidement le diagnostic, détecter la maladie, et éviter une épidémie de grande ampleur?

Le virus Ebola a été l’étincelle qui a poussé le gouvernement Nigérian à consacrer plus de ressources à la NCDC.

En juin 2017, trois ans après l’épidémie d’Ebola, une équipe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mené une évaluation externe conjointe (EEC) afin de tester la capacité du Nigéria à appliquer le Règlement sanitaire international (RSI). Il s’agit d’un ensemble de critères obligatoires visant à garantir que les États membres soient en mesure de prévenir la propagation des maladies.

Les résultats de l’EECau Nigéria comprend de nombreux avertissements rouges, le score global du pays n’étant que de 39%. Mais l’EECa souligné le rôle positif du NCDC, le décrivant comme «l’une des meilleures pratiques les plus remarquables observées au Nigeria».

Il a décrit les enquêtes sur les épidémies du NCDC comme « robustes et opportunes » et a loué son centre des opérations d’urgence, qui avait été activé pour faire face aux épidémies, ainsi que son centre d’appel, largement utilisé par le public lors des urgences de santé publique.

En avril 2018, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a félicité le NCDC pour ses efforts de lutte contre la maladie lors de sa première visite officielle au Nigéria et a félicité le gouvernement de donner la priorité au renforcement des soins de santé primaires.

« Le NCDC a fait naître un sentiment de fierté nationale », a déclaré le Dr Ifeanyi Nsofor, directeur des politiques et du plaidoyer chez Nigeria Health Watch, une organisation de la société civile qui travaille pour l’amélioration de la santé des Nigérians.

Il a décrit Dr Ihekweazu du NCDC, épidémiologiste ayant suivi une formation internationale poussée, comme une personne qui a joué un rôle déterminant dans la manière dont le Nigéria amodifié son approche de la lutte contre les épidémies.

« Il est le nouveau feu dans l’agence. Ce n’est plus comme d’habitude. Il a apporté la bonne façon de faire les choses. Il a la connaissance, la personnalité et les réseaux. »

À la fin de 2018, le NCDC devrait devenir une agence indépendante dotée de son propre budget, en attendant la promulgation d’une nouvelle loi par le Président du Nigéria.

L’EEC a été réalisée avant la dernière épidémie de fièvre de Lassa, une fièvre hémorragique virale de la même famille que le virus Ebola transmise par des rats. Au cours de cette épidémie, qui a débuté en janvier, le NCDC a prouvé qu’il était capable d’agir rapidement pour sauver des vies. Fin avril, l’épidémie était en grande partie contenue, avec 416 cas confirmés et 105 décès, principalement dans le sud-ouest et concentrés dans les États d’Edo, Ondo et Ebonyi.

Le Dr Nsofor de Nigeria Health Watch a déclaré que le fait que le NCDC ait utilisé les recherches menées par les institutions locales et internationales pour définir la réponse à l’épidémie au moment où elle s’est produite a permis une réponse rapide et sophistiquée.

« L’hôpital d’enseignement spécialisé d’Irrua (ISTH) avait procédé au séquençage génétique en temps réel du virus en collaboration avec l’Institut Bernard Nocht, en Allemagne, ce qui a permis au NCDC d’établir que le virus n’avait pas changé de manière significative au Nigéria. Cela signifiait qu’il fallait trouver la raison de la grande épidémie », a déclaré le Dr Nsofor.

Le centre d’opérations d’urgence a mis en place des opérations dans ces hôpitaux, coordonnées par le NCDC, rassemblant les autorités fédérales, locales et des gouvernements locaux, le personnel hospitalier et d’autres experts.

Tous les membres du personnel des hôpitaaux ont participé à la lutte contre l’épidémie, des agents de sécurité chargés de prendre la température des personnes et de distribuer du désinfectant pour les mains aux portes de l’hôpital, aux porteurs qui transportaient les échantillons des patients vers les laboratoires.

Au début, seul l’ISTH disposait des capacités de laboratoire nécessaires pour diagnostiquer le virus. Mais le long trajet à travers les forêts tropicales menant à ISTH signifiait que les retards coûtaient des vies. Ainsi, fin février, le laboratoire de FETHA avait été modernisé pour permettre de diagnostiquer le virus. Un service d’isolement de 38 lits fut également construit au Centre Médical Fédéral, qui s’efforçait d’accueillir les patients en toute sécurité.

L’épidémie de fièvre de Lassa a mis à l’épreuve les systèmes du NCDC et a prouvé qu’il était en mesure de mener une intervention rapide et complète sur le terrain comprenant une vaste campagne d’éducation du public. Le NCDC continue d’améliorer sa capacité à faire face à une vague incessante de menaces de maladies infectieuses.

Crédit photo: REUTERS / AFOLABI SOTUNDE – stock.adobe.com


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